Voyage vers le Béarn puis retour définitif vers le Berry - Mars - Avril 1457

Le voyage se déroule bien, malgré les petits accrocs de départ que notre fameux équipage provoque. Je file vers le Berry pour la comtesse Béatrice, je laisse de bons amis en Béarn, je m'y plaisais bien moi, contrairement à nos amis, mais l'aventure et l'amour sont plus fortes que mon destin sédentaire. Et puis après de longs voyages, j'étais rentré fourbu, plein d'images dans la tête, de rencontre, et avec un désir ardent de changer ma vie, je m'étais un peu assoupi dans mes montagnes... La rencontre avec Béatrice qui m'a révélé mon vrai nom, les retrouvailles avec mon frère troubadour, le souvenir de notre passé tout cela semblait converger en ce moment vers le Berry pour une raison que j'ignore car notre famille vient de Provence et du sud ouest. dame Floryne, qui commande notre lance à prévu le même itinéraire que j'avais pressenti à peu de chose près, c'est plaisir pour nous de voyager dans ces jolies contrées...Nous parlons peu, sans doute hypnotisés par les paysages, entraînés par quelques galops que nous faisons à tour de rôle car les chariots sont lents et il faut que certains d'entre nous restent auprès d'eux pour les protéger... Je demandais à la vicomtesse de me laisser un peu aller en avant car son cheval m'envoyait des mottes de terre au visage alors que je la suivait de près...soulevé de sol par les sabots de son cheval la glaise m'affligeait des coups au visage, j'avait l'impression d'être bombardé et comme je voyais la croupe de son cheval où la tête du mien je voulais alterner les paysages et humer un peu la campagne.
Elle m'en donnait l'autorisation, à condition de ne pas trop m'éloigner..
Je piquais des deux et m'étendit dans l'herbe un long moment attendant les lourds chariots , puis alors qu'un chahut se fit entendre non loin de la route en contrebas, je relevais mon chapeau , laissant mon cheval attaché et glissait en contrebas dans une clairière. Je vis là chose très étrange.
des hommes des femmes des enfants s'affairaient, pelles pioches outils divers et vociférations en bouche alternant avec rires et chants. Près du noeud de saint -Bernard à proximité de la ville de Foix : des hommes et des femmes s'échinaient courageusement à creuser un trou pour en faire un lac. la chose était pour le moins étrange à quelques lieues du lac de Tarbes qui regorgeait de poisson et dénotait de l'indépendance des comtés entre eux...Puis nous remontions vers le nord et là j'échangeais quelques mots avec dame Floryne et avec Béatrice mais très peu avec mes autres compagnons que je connaissais mal, à part Clopinette avec qui j'avais bavardé plus d'une fois...Mais l'ambiance entre nous était cordiale. Il me tardait d'aller faire la bringue en taverne un de ses soirs, l'arrivée en Limousin en sonnait peut -être l'appel. j'en ai besoin Mardan, l'un de mes amis est mort ici en rentrant chez lui, occis par un fourbe. Il faut dire que le bougre ne m'a pas écouté alors que je tentais de le dissuader de courir sus au suicide, l'adversaire était bien plus fort que lui, j'ignorait tout du reste de leur litige , bref cela lui a coûté la vie et l'homme à disparu de ma vie comme il y était apparu. c'était pourtant un vrai ami. Béatrice et moi avons installé un système pour pouvoir dormir dans les chariots transformé ainsi en roulotte : pratique contre l'humidité du sol et lorsqu'il n'y a pas d'auberge en vue. cela permet aussi de surveiller les chariots à tour de rôle pendant que d'autres se prélassent en auberge et ronflent dans des baldaquins....Je ne connais pas le Berry, mon ventre se noue un peu, j'espère que je m'y plairai

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30 mars

Première étape : nous voilà sur un nœud entre Saint Bertrand de Comminges et Foix, et un deuxième problème survient. Il manque encore quelqu’un et devinez qui ? Et oui encore Jay. Monsieur ne s’est pas réveillé. Le domestique a pensé qu’il avait pris les devants, et nous a mal renseignés. Du coup nous sommes partis, mais lui non, il dormait du sommeil du juste. Nous faisons donc demi-tour pour aller chercher monsieur.
Demi-tour droite, en route pour Tarbes. Et qui vois-je sur la route, qui nous dépassent au galop, et bien oui, ils n’ont pas de convoi eux. Hans de Ferrière Larçon, son épouse et des compagnons de route que je ne connais pas. J’espère que je pourrais les rencontrer en taverne. Autant que ce retour sur Tarbes soit utilisé aussi pour l’agréable.

Vous vous demandez peut-être aussi qui est Hans de Ferrière Larçon. Où peut-être pas après tout. Mais je vais vous le dire quand même. Hans je l’ai connu à Châteauroux. Il faut déjà que je vous dise qu’il est Tourangeau, et aussi militaire. Enfin tout au moins il l’était quand je l’ai connu. Plus exactement il appartenait à une compagnie franche de Touraine. Et oui, l’une des compagnies franches qui ont attaqué le Berry et donné l’assaut à Châteauroux. Nous étions donc ennemis, puisqu’il a participé à cette attaque. Seulement voilà, une fois le village envahi, annexé, et qu'il était pillé, lui, il s'est désintéressé de cela, et a entrepris de protéger mon suzerain Juju, et moi aussi par la même occasion, de la vindicte des lucioles tourangelles. Que sont les lucioles tourangelles me direz-vous ? Où plutôt qu’est-ce qu’elles étaient ? Une compagnie franche, rassemblant une bande de brigands, sans foi ni loi, et qui n’avaient pas du tout apprécié que je mène la résistance du village, entraînant tous les villageois derrière moi, au lieu de leur ouvrir gentiment les portes. Ils étaient forts en colère après moi, et leur chef voulait me tuer le bougre. En plus j’étais blessée. Pendant l’attaque j'étais sur les remparts, aux côtés de Juju, et lorsque ceux-ci sont tombés. Je suis tombée avec bien sur, et j’ai été blessée. Ramassée par une luciole, celle-ci fort courtoisement me demande où m’emmener, je lui réponds à l’hôtel particulier de Juju où l’on me soignera. Elle acquiesce mais en chemin, comprenant que je suis le maire qui n’a pas « obéi » à leurs injonctions, elle change de route et me mène devant leur chef. Lequel chef me demande encore de faire cesser la résistance des castelroussins et d’ouvrir les portes et les caisses de la mairie. Bien entendu je refuse tout net, et leur faussant compagnie cours me réfugier dans la dite mairie qui n’était pas loin. Les combats reprennent de plus belle, puis lorsque les portes de la mairie sont enfoncées, je m’évade de celle-ci, avec ma garde personnelle er rejoint l’hôtel de Juju, non sans devoir combattre dans les rues. C’est là que je trouve Hans qui a pris ses quartiers dans l’hôtel, mais en jurant de respecter la demeure et son propriétaire, selon le vœu de sa suzeraine, Morgwen de La Louveterie, la compagne de mon suzerain. Hans étant un soldat, et ayant de l’honneur malgré tout, il comprend mon attitude de résistance, et promet de me protéger de la vindicte luciolique. Et voilà comment nous avons fini par mieux nous connaître, au fil du temps de ma guérison, et le temps de l’occupation de Châteauroux, puis de l’annexion du village au duché de Touraine. Période noire, je dois le dire, que j’ai fort mal vécu. Une fois rétablie, j’ai d’ailleurs entrepris d’écumer les tavernes, insultant les lucioles que j’y voyais, pour les inciter à quitter notre village. Ce qui arriva 15 jours plus tard. Enfin bref voilà comment j’ai connu Hans.

Seulement voilà, pas possible de se voir en taverne. Tant pis ce sera pour une autre fois. Cela fait tellement longtemps que nous nous sommes promis de boire un verre ensemble hors du Berry, qu’un peu plus un peu moins, cela ne fait pas de différence.

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3 avril

Nous récupérons donc Jay une deuxième fois, et nous repartons. Toujours un nœud entre Saint Bertrand de Comminges puis Foix. Ensuite nouveau nœud, cette fois entre Castelnaudary et Albi.

Et là troisième retard, il manque encore quelqu’un. Cette fois c’est Bernard. Alors que nous chevauchions tranquillement, son cheval s’est emballé puis a fait demi-tour. Nous avons pensé qu’il allait nous rejoindre au bivouac, mais non. Le cheval avait décidé tout simplement de faire demi-tour et de rentrer à l’écurie après sa folle chevauchée. Nous avons attendu des nouvelles, et enfin un pigeon nous a rejoint pour nous conter l’aventure. Nous avons donc, encore une fois fait demi-tour pour rejoindre Foix. Nous y avons retrouvé Bernard qui avait changé de cheval et nous avons repris la route.

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06 avril, nous reprenons la route, de nouveau le nœud entre Castelnaudary, que nous évitons, et Albi.

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08 avril, nous arrivons enfin à Albi. J’ai envoyé un pigeon à Cricruultras, espérant la revoir en taverne mais nous nous manquons. Pas de temps à perdre, nous sommes déjà en retard sur notre programme ; nous reprenons la route.

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09 avril, un nœud entre Villefranche de Rouergue et Rodez. Rien de notable à signaler, tout le monde suit sans problèmes cette fois.

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10 avril, nous arrivons à Aurillac. Je vais en taverne où je rencontre des habitants du coin et quelques voyageurs. Quelle n’est pas ma surprise lorsqu’un des villageois se présente. Son nom m’évoque quelque chose, on m’a parlé de lui en taverne à Châteauroux. Après discussion avec lui, il s’avère que c’est bien lui qui a laissé sa compagne de route, alors même qu’ils étaient en procès tous les deux pour défaut de réponse à la douane. Enfin ce ne sont pas mes affaires. Et je continue la soirée tranquillement. Le monde est petit tout de même.

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11 avril, nous voilà à nouveau sur un nœud, entre Tulle et Limoges. Notre groupe voyage toujours sans histoires. Juste quelques défenseurs de village que nous croisons, ou des voyageurs isolés.

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12 avril, toujours sur un nœud, cette fois entre Limoges et Bourganeuf. Demain nous serons à Guéret et mardi enfin de retour à Châteauroux.

Claudelle

Leur voyage était maintenant terminé, réfléchissant sur son choix d’échoppe et de ses champs en déballant ses malles.

Sa commande arriva enfin et écrivant se petit mot

Merci pour tout




S’adressant à une servante Va porter ses fleurs et se mot à Dame Floryne